Détail d'un article
Loi Climat et Résilience :
les mesures qui impactent le secteur immobilier.
La loi "climat et résilience" du 22 août 2021 exprime une partie des 146 propositions de la Convention citoyenne pour le climat présenté en juin 2020 : consommer, produire, travailler, se déplacer, se loger et se nourrir.
L'objectif était de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% d'ici 2030, pour une justice sociale. Cette loi n'est pas sans conséquence pour l'immobilier; au contraire, elle comporte plusieurs dispositions sur le secteur de l'immobilier.
Sommaire
I. La loi Climat et Résilience
1.L'élaboration de la loi
2.Que prévoit la loi?
II. Les mesures qui impactent le secteur immobilier
III. Le diagnostic de performance énergétique
I. La loi Climat et Résilience
1.L'élaboration de la loi
L'objectif était de recueillir les souhaits de la population sur :
- la transition écologique,
- la fiscalité et les dépenses publiques,
- la démocratie et la citoyenneté,
- l'organisation de l'Etat et des services publics,
Suite à ce débat, en avril 2019, l'Etat affirme que le climat doit "être au cœur du projet national et européen". Ainsi, un conseil de défense écologique et la convention citoyenne pour le climat ont été créés et sont organisés par le Conseil économique, social et environnemental (CESE).
A partir d'octobre 2019, la CCC a réuni 150 citoyens qui ont été tirés au sort et chargés de mettre en place des mesures susceptibles de réduire d'au moins 40 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici 2030 par rapport à 1990. Tout cela, dans un esprit de justice sociale.
Cet accord est en adéquation avec les engagements français de l'accord de Paris (premier accord international sur le climat à caractère universel).
Ces 149 propositions de la Convention, qui ont été remises au gouvernement en juin 2020, se groupent en 5 thématiques : consommer, produire et travailler, se déplacer, se loger, se nourrir. Sur ces 149 propositions, Emmanuel Macron en a retenu 146.
L'Etat s'engage a respecter l'objectif fixé par l'Union européenne en avril 2021 : baisser d'au moins 55% les émissions de GES d'ici 2030.
La loi prévoit :
- Pour la consommation : la création d'une étiquette environnementale (éco-score) pour tous les produits et services, l'interdiction de la publicité en faveur des énergies fossiles, l'expérience du "Oui pub" dans des collectivités territoriales volontaires (seules les personnes ayant mentionner cette étiquette sur leur boîte au lettres recevront des publicités papier) ainsi que l'obligation pour les grandes surfaces de plus de 400 mètres carrés de d'affecter 20% de leur surface de vente au vrac d'ici 2030.
- Pour la production et le travail : la mise en cohérence de la stratégie nationale de la recherche avec la stratégie national bas-carbone (feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique), la prise en compte de considérations environnementales dans les marchés publics, la modification de certaines dispositions du code minier (ensemble des usages du sous-sol) et la déclinaison de la programmation pluriannuelle de l'énergie (outil de pilotage de la politique énergétique) en objectifs régionaux de développement des énergies renouvelables.
- Pour les déplacements : la création de zones à faibles émissions (ZFE) dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants d'ici 2024 (les voitures les plus anciennes seront interdites), l'extension de la prime à la conversion au vélo à assistance électrique, l'interdiction des vols intérieurs lorsqu'une la possibilité de prendre le train de moins de deux heures trente existe, la fin de la vente des voitures neuves les plus polluantes (émettent plus de 95 grades de dioxyde de carbone par kilomètre) ainsi que l'intégration d'un enseignement pour l'écoconduite pour les chauffeurs routiers.
- Pour le logement et l'artificialisation des sols : la suppression progressive des "passoires thermiques", la mise en place d'aides financières pour les travaux de rénovation, la division par deux du rythme de la bétonisation d'ici 2030, l'interdiction de créer et construire des centres commerciaux qui entraîne l'artificialisation des sols et couvrir 30% du territoire par des aires protégées. Celles-ci contribuent directement à la lutte contre l'érosion de la biodiversité et le changement climatique.
- Pour l'alimentation : instauration d'un menu végétarien hebdomadaire dans les cantines scolaires dès la rentrée 2021, la réduction de 13% des émissions d'ammoniac d'ici 2023 ainsi que de 15% de celles de protoxyde d'azote par rapport à 2015.
L'Observatoire de l'immobilier durable (OID) a déterminé les mesures phares de cette loi qui impacte l'immobilier.
Voici les évolutions du DPE :
- Sa méthode de calcul est unifiée pour l'ensemble des logements, en éliminant la méthode "sur facture". C'est-à-dire, il se base seulement sur les caractéristiques physiques du logement comme le bâti, la qualité de l'isolation, le type de fenêtres ou le système de chauffage. Il intègre également des paramètres nouveaux : consommations énergétiques sur l'éclairage, sur la ventilation, le nouveau scénarii météo et les phénomènes thermiques plus précis comme l'effet du vent sur les murs extérieurs.
- Il est possible de réaliser un seul DPE pour les logements collectifs. Ainsi, le DPE sera réalisé sur l'immeuble et profitera donc à tous les propriétaires s'ils souhaitent faire réaliser leur DPE à partir de celui de l'immeuble. Cependant, un copropriétaire qui a réalisé des travaux dans son logement pourra remplacer ce DPE généré à partir des données collectives par un DPE individuel pour valoriser les travaux réalisés.
- Le DPE est maintenant opposable, tout comme les diagnostics relatifs à l'état des installations électriques ou la présence d'amiante ou de plomb. Le propriétaire engage sa responsabilité en le présentant au locataire ou bien à l'acheteur. Si le locataire ou le futur propriétaire a un doute sur le DPE, il peut refaire un diagnostic. Si le nouveau DPE ne présente pas les mêmes résultats et donnée que celui transmis par le propriétaire, le personne peut se retourner contre lui et même demander une compensation ou faire appel à la justice.
- Le DPE montre, dorénavant, le montant théorique des facture énergétiques et apporte des informations complémentaires : été de la ventilation et de l'isolation, présence de cheminée de foyer ouvert, indicateur de confort d'été, détail des déperditions thermiques, recommandations de travaux à réaliser avec l'estimation des coûts que cela engendre afin d'atteindre une classe énergétique plus performante.
- Les étiquettes énergies du DPE ne sont plus exprimées en énergie primaire. Les seuils sont calculés selon deux facteurs qui rentrent en vigueur : l'énergie primaire mais aussi les émissions de GES. Un logement est donc classé sur l'échelle de classe énergétique (de A à G) sur un "double-seuil". Il s'agit de sa plus mauvaise performance, en énergie primaire ou en GES qui définit la classe du logement.
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Publié le 11/07/2022 par